Le DAF, chef d’orchestre de l'entreprise ? Interview de la CFO de Doctolib

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Juliette Hervé

Publié le 22 mai 2017

Mong-Trang démarre sa carrière chez Deloitte à Paris et Londres par 8 ans d'audit. Elle s'occupe alors des grands comptes TMT (Technology, Media, and Telecom). Elle rejoint ensuite Ullink, un éditeur de logiciels de trading, au poste de CFO. Son objectif est de structurer la société, puis de mettre en place les outils et process financiers. Et c'est en 2015 que Kerala Ventures (fond d’investissement français) lui présente Doctolib, leader de la prise de rendez-vous médicaux en ligne d'Europe. Elle rejoint vite le projet, immédiatement séduite par l’aventure entrepreneuriale que la problématique à laquelle répond le projet : fluidifier l’accès aux soins. Également reconnue par ses pairs, elle remporte le trophée d'argent lors du 5e Trophées DAF 2017.

Doctolib logo office

Quelles sont tes missions chez Doctolib ?

Mong-Trang Sarrazin : Il y avait déjà une centaine de personnes au moment où je suis arrivée chez Doctolib et une seule personne dans l’équipe finance. Ma mission principale a été de structurer le département côté outils et process, et de mettre en place les élément pour soutenir la forte croissance de l’entreprise tout en restant agile ! Aujourd’hui, je suis en charge de l’ensemble du département finance mais également des fonctions support comme le juridique, l’administration du personnel le contrôle de gestion, la facturation, l’équipe IT (wifi, ordinateurs, matériel…) et l’office management.

Tu peux nous parler de tes projets en cours pour 2017-2018 ?

M-T S: J’ai encore pas mal de choses à faire pour continuer la structuration de la société car nous prévoyons de recruter 150 personnes en 2017 (en France et en Allemagne). Je travaille également sur notre stratégie d’expansion à l'international avec tout ce que l’internationalisation implique comme challenges à relever. Afin d’accompagner notre croissance je suis également en train de mettre en place un ERP et un SIRH.

Quelles différences y a-t-il à travailler en PME vs. en startup ?

M-T S: Pour moi l’expérience a été assez similaire dans les deux environnements. Il a fallu tout construire et structurer en partant de zéro. Cependant, l’objectif n’était pas tout à fait le même. Doctolib se définit par sa forte croissance, sa volonté de conquérir un marché mais également de bâtir une véritable organisation avec une culture unique. Une PME plus mature peut avoir un objectif différent tel qu’un rachat comme ça a été le cas dans ma précédente société. La principale différence que j’ai pu constater entre Ullink et Doctolib est sans doute le fait d’être entourée de profils plus juniors chez Doctolib. La moyenne d’âge est de 28 ans !

Quels conseils donnerais-tu aux CFOs de jeunes startups ?

M-T S: Premièrement, il faut être organisé(e). Cela peut paraître simple mais il est essentiel de bien savoir classer les documents financiers, comme si on était en data room permanente. Ca permet de gagner énormément de temps et cela rassure les investisseurs. Grâce à cela, lors de notre dernière levée de fonds, j’ai pu rassembler absolument tous les documents nécessaires aux investisseurs en moins d’une journée. Puis il faut savoir rester agile, c’est-à-dire ne pas tomber dans la bureaucratie. Le mot-clé c'est la dématérialisation ! Evitez le papier dès que possible. Nous avons par exemple dématérialisé les contrats que nous passons avec les professionnels de santé. De même que pour la gestion des dépenses en interne via les process de validation de notes de frais et, dans un futur proche, la gestion de tous les flux avec le déploiement de notre ERP.

Quels sont les outils SaaS que tu utilises ?

M-T S: Au quotidien nous utilisons :

  • Zuora pour la facturation

  • Payfit pour la paye

  • Spendesk pour gérer simplement les paiements en ligne de l’équipe marketing

En parlant d’outils il existe encore pas mal de sujets qui auraient aussi besoin d’être dépoussiérés selon moi, je pense notamment aux cautions bancaires et au leasing de matériel informatique. La dématérialisation et l’automatisation sont des sujets primordiaux car il ne faut plus perdre de temps avec la paperasse.

Quelle est ta vision du métier de DAF et comment va-t-il évoluer ?

M-T S: Le DAF est un peu le chef d’orchestre de la société, il voit tous les flux et les harmonise. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on le qualifie de plus en plus de “Business partner”, parce que son rôle est de soutenir les différents acteurs du business. Et surtout il ne doit pas être un frein en imposant des process ou une bureaucratie lourde. Le DAF est impliqué partout et c’est ça qui me plait !

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