Good Robot - Bad Robot : l’IA s’attaque à la finance

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Gabriel Boccara

Publié le 23 mai 2019

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Jamais les limites entre la science-fiction et la réalité n’ont été aussi nébuleuses. Au grand malheur des scénaristes qui doivent redoubler d’effort chaque année pour surprendre un public déjà familiarisé aux concepts de voiture autonome, de drones et de chat-bot. Une perspective qui n’enchante guère certains géants de la tech comme Bill Gates ou Elon Musk. Ces derniers estiment que les entreprises ayant misé sur l’intelligence artificielle ne prennent pas assez de précautions pour se prémunir d’une éventuelle catastrophe, qui n’aura, elle, rien d’artificielle.

Dans le monde de la finance en revanche, ces nouveautés technologiques sont plutôt attendues : certaines permettent d’automatiser des tâches rébarbatives, d’autres de sécuriser des process. Mais qu’adviendra-t-il le jour où les capacités de nos créations robotisées pourront se substituer, par exemple, à un directeur financier ?

La finance, première concernée

Par nature, la monde de la finance regorge de données à analyser. Couplé au fait que ses acteurs sont pourvus de larges moyens financiers, vous obtenez l’environnement idéal pour miser sur l’intelligence artificielle. Trois dimensions de la finance ont été fortement impactées par les nouvelles technologies depuis quelques années :

  • La veille médiatique

  • Le service client

  • La sécurité

L’activité de veille, pour commencer, a été considérablement simplifiée : il est beaucoup plus facile pour un programme d’aller chercher des informations sur des milliers de sites web et d’en tirer une synthèse en quelques secondes. Bon courage à l’être humain qui voudra s’y atteler...

En termes de service client, ce sont les chat-bots et les analyses prédictives qui ont changé la donne. Désormais, plus besoin d’êtres-humains pour répondre aux questions d’un client perdu ou mécontent. Les systèmes conversationnels automatisés s’en chargent, s’adaptent à la langue de l’utilisateur et utilisent des algorithmes pour apporter la meilleure réponse. Ces analyses prédictives, réalisées par des algorithmes examinant continuellement la masse de données, ont permis de perfectionner les recommandations prodiguées aux clients.

Les informations traitées dans la finance étant généralement sensibles, les notions de sécurité et de confidentialité sont clés pour l’environnement financier. Ce dernier étant désormais en grand partie dématérialisé, la cybersécurité est devenue l’un des domaines de prédilection de l’intelligence artificielle. Elle se révèle aujourd’hui incontournable dans les missions de détection et d’anticipation de fraudes.

Robots vs. Humains

De nombreux scientifiques, dont Stephen Hawking, voient l’intelligence artificielle d’un œil méfiant. La crainte que des robots puissent prendre le dessus sur l’humanité, notamment à cause du Machine-Learning, est de plus en plus présente. Mais bien avant le danger d’être un jour dépassé par un programme informatique, se trouve le risque d’être remplacé par un.

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Laisser les tâches à “faible valeur ajoutée” à la charge de programmes autonomes est idéal lorsqu’il s’agit de gagner du temps, de réduire les coûts ou encore d’améliorer la sécurité. Mais c’est une moins bonne nouvelle pour les emplois qui étaient jusqu’ici responsables desdites tâches. Goldman Sachs, par exemple, une banque d’investissement américaine qui employait 600 traders dans les années 2000, n’en emploie aujourd’hui plus que deux, assistés par une équipe de 200 informaticiens. Cela a eu des conséquences sur l’ensemble de l’entreprise, à commencer par les ressources humaines qui ont eu, au fil des années, 400 employés de moins à gérer.

Un cas extrême qui risque de se populariser à l’avenir. En effet, une étude réalisée par McKinsey en 2018, traitant de l'impact des technologies d’intelligence artificielle sur les métiers de la finance à l'horizon 2030, a confirmé cette crainte. D’ici un peu plus d’une décennie, les fonctions directement concernées par l'avènement d’algorithmes dans les secteurs de la banque et de l’assurance, passeront de 38% de la masse salariale à 31%. Dans une autre étude réalisée en 2017 par le même cabinet, 43,1% des emplois en France pourraient être remplacés par des machines (45,8% aux États-Unis et 55,7% au Japon).

Des robots pour nous faciliter la vie

Pour Larry Page, cofondateur de Google et directeur général de la maison mère Alphabet, utiliser des robots pour les tâches les plus rébarbatives et revêches est un concept plaisant. En effet, les humains pourront alors se concentrer sur des missions à plus haute valeur ajoutée en exploitant des qualités que les robots mettront longtemps à maîtriser. Comme par exemple l’imagination, la résolution de problèmes complexes ou encore l’empathie. Les métiers à dimension humaine seront donc les plus valorisés, présageant un futur rayonnant pour les services clients, commerciaux, ressources humaines et communication. Une perspective réjouissante car elle s’accompagnerait d’un phénomène de montée en compétences de l’humanité.

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En finance tout comme en comptabilité, il existe de nombreuses solutions innovantes, exploitant l’intelligence artificielle. C’est le cas de Marvin, l’intelligence artificielle créée par Spendesk, qui se charge sans broncher de réconcilier justificatifs et paiements. Une tâche qui, de mémoire d’Homme, n’a jamais plu à quiconque mais qui pouvait s’avérer chronophage et frustrant. Dans ce contexte, les algorithmes deviennent des partenaires privilégiés des employés et leur permettent de se consacrer à des activités à plus forte valeur ajoutée, et donc bien plus épanouissantes pour tout le monde.

Même s’il est nécessaire d’être au courant des risques que l’intelligence artificielle fait courir à l’humanité pour pouvoir s’en préserver au mieux, il est important de voir le verre à moitié plein.

L’intelligence artificielle ne doit pas être perçue comme un moyen de remplacer ou de dominer l’espèce humaine. Voyons la plutôt comme un instrument qui nous permet déjà de focaliser notre temps et notre énergie à des activités plus riches émotionnellement parlant. La caricature de l’employé à la mine grise enfermé dans un petit bureau au milieu de milliers d’autres sera bientôt du passé et ce, grâce à de nouveaux collègues dotés d’une capacité de calcul infinie et qui ne dorment jamais : les robots.